La méditation, plus qu’une pratique, un état d’être.

Aujourd’hui, tout le monde a déjà entendu parler des bienfaits de la méditation et nombre d’entre-nous la pratiquons sous ses diverses formes très régulièrement, voir quotidiennement. Généralement, le pratiquant se réservera un temps définit, souvent le matin, pour s’y adonner. Il est certain que l’on se sent véritablement mieux après une séance, plus centré, plus calme, plus vitalisé, etc.

Malheureusement, la plupart d’entre-nous n’en garde qu’un maigre souvenir tout au long de la journée et n’a guère conscience des bénéfices concrets de cette action du matin, car les turbulences de notre emploi du temps nous happent et accaparent toute notre attention.

Ce que je vous propose, à vous, les méditants chevronnés, mais également à vous, les débutants, est d’étendre cet état méditatif à toutes vos actions ou, tout du moins, à un maximum d’entre elles.

L’état méditatif est un état de Présence. De Présence à soi, ainsi qu’à son environnement. Il permet l’auto-observation, puis la détente du corps et du mental. L’esprit peut ainsi s’épanouir sans contrainte, il y a de la place pour la créativité, l’intuition, la concentration.

A quoi cela peut-il bien servir de méditer une demi-heure tous les matins, si le reste de la journée, nous nous laissons émotionnellement chahuter ou que nous nous laissions dominer par les sources de stress ? Certes, ce moment pour soi est essentiel, mais s’entraîner à rester dans cet état de pleine Présence en permanence nous permet véritablement une amélioration de notre qualité de vie.

Je vous donne un exemple personnel. Il y a une semaine, je reçois le téléphone d’une amie et collègue de la formation en Gestalt Thérapie que je suis depuis deux ans. Elle m’annonce que notre co-voiturage pour la semaine de résidentiel vers Marseille tombe à l’eau, car elle a reporté son stage en février prochain. Venant du Valais en Suisse, c’est une gageure de prendre les transports publics jusqu’à Marseille, particulièrement en ces temps troublés. A la seconde où j’entends ses paroles, j’ai conscience qu’un mouvement émotionnel s’est déclenché. Entre déception, compréhension pour le choix de mon amie, fatigue à l’idée de devoir trouver une solution de rechange, peur de ne pas en trouver et frustration à l’idée éventuelle de devoir renoncer également, je sens cette vague gonfler en moi. Immédiatement, grâce à cet outil de pleine Présence et à un peu d’expérience quand même, je régule ce flux par la respiration, ce qui me permet de reconnaître la situation telle qu’elle est et de rester calme au téléphone.

C’est un acte d’écologie intérieure, c’est un acte d’amour envers soi que d’entendre et de s’occuper de ses émotions et plus largement, de son état intérieur.

Après ce coup de fil, j’ai pris quelques minutes pour laisser ma résistance envers cette situation s’exprimer. Non pas en hurlant ou en gesticulant, mais simplement en respirant profondément, en revenant à cet état méditatif de connexion à soi. En calmant mon mental, la compréhension de mes émotions est devenue limpide. J’ai ressenti une certaine colère, car l’une de mes valeurs fondamentales a été touchée : la liberté. Les restrictions dues à la pandémie du COVID mettent sous conditions nos possibilités de déplacement et, bien que je comprenne les enjeux, cela reste difficile à vivre pour moi. S’ajoutait à cela un sentiment d’impatience, car je me réjouissais de cette semaine de cours et que, sur le moment, il me semblait peu probable que je puisse y participer.

Lorsque je me suis à nouveau sentie centrée, calme, une détermination à trouver une solution m’a dynamisée. Malgré tout, je n’ai trouvé aucun un moyen pour me rendre dans la région de Marseille à la date voulue en train et pour échapper à la quarantaine imposée sans être hors la loi. Alors, au lieu de me résigner et de m’apitoyer sur mon sort, j’ai accepté de repousser ma semaine de résidentiel en février et j’y ai même vu des avantages.

Concrètement, comment s’est passé le processus méditatif de pleine Présence dans cet exemple ?

  • Actualisation : comment je me sens ? Qu’est-ce que je sens ?
  • Respiration profonde et calme.
  • Acceptation : à travers la régulation émotionnelle.
  • Appréciation : j’apprécie tout ce que j’apprends en ce moment, j’apprécie ce que je sens, j’apprécie faire preuve de discernement, …
  • Alignement : quelle action juste puis-je entreprendre ? Quel ajustement créateur puis-je mettre en place ?

Ceci est applicable à toutes les situations et ne prend que quelques minutes, quitte à revenir au point 3 plus tard si nécessaire.

Cet exemple d’envergure vous a certainement mobilisé dans vos émotions. Je fais une projection : peut-être vous êtes-vous senti impatient d’en arriver au bout, peut-être vous sentez-vous découragé, peut-être sentez-vous une nouvelle confiance en vous grâce à cet outil. Quoi qu’il en soit, l’idée reste la même, que ce soit pour des choses simples ou non : rester connecté à son corps, Ici et Maintenant.

  • Quand vous vous brossez les dents, soyez conscient de vos sensations dans l’instant et non pas à l’entretien que vous aurez dans une heure avec votre patron.
  • Quand vous êtes à votre entretien, restez conscient de l’Instant. Quand vous serez seul(e), soyez en pleine Présence pour vous-même et procédez comme ci-dessus.
  • Quand vous accomplissez une tâche ménagère, observez vos sensations, repérez les petits détails, soyez à ce que vous faites.

En résumé, plus vous êtes conscient et en présence dans l’Ici et Maintenant, plus vous permettrez à un état méditatif d’avoir lieu. Cela changera positivement vos perceptions internes et externes, vous amènera plus de justesse dans vos actions et davantage de joie.

Je vous remercie d’avoir eu la patience de me lire jusqu’au bout et vous souhaite une vie où la Joie et l’Amour ont la part belle.

Bien à vous,

Lorraine Chatelain

La fracture

Une petite histoire de résilience

Un bruit étouffé de rotors, persistant. Des aboiements, des cris. Des ordres sont donnés. Leyla, 35 ans, gît dans un carcan glacé de neige pétrifiée. Son esprit l’abandonne peu à peu. La cavité d’air qu’elle a juste eu le temps de s’aménager dans un ultime réflexe de survie ne suffira pas à la sauver de l’hypothermie ou de l’asphyxie. En quelques flash lui revient en mémoire le sourire de ses amis qui s’élancent dans la pente, leurs cris de joie alors qu’ils soulèvent des nuages de poudreuse, l’ivresse du vide devant soi, le craquement sinistre de la plaque se détachant de la roche, le grondement de l’avalanche, son corps disloqué, la peur et le silence. Dans le vague de ses hallucinations, elle entend son nom, quelqu’un lui parle, la touche. Leyla comprend que les secours sont là, elle lâche ses dernières résistances pour sombrer dans les abîmes de l’inconscience.

Quelques heures plus tard, Leyla émerge douloureusement des ténèbres dans un lit d’hôpital. Les lumières tamisées et les rideaux devant la fenêtre lui indiquent que la nuit a pris possession de cette partie du monde. Une femme âgée ronfle dans le lit voisin. Le souvenir des dernières vingt-quatre heures refait surface, tel un raz-de-marée incontrôlable. Le corps brisé de Leyla tremble sous les hoquets de ses pleurs. Elle hurle sa rage silencieusement, le visage figé dans une expression de désespoir sans nom. La femme d’affaire qu’elle est devenue, l’aventurière qu’elle est, la mère qu’elle était, laisse place à un être sans avenir, diminué, meurtri dans sa chair et dans son âme. Leyla vient de s’apercevoir que ses jambes ne répondaient plus, inertes dans le blanc des draps.

Il lui fallut des semaines pour qu’elle accepte enfin de participer au cercle de parole organisé par l’équipe des psychologues de l’hôpital. Après plusieurs séances lors desquelles Leyla s’est contentée d’écouter les tristes destins de ses infortunés camarades, elle se décide, dans un élan de détresse, à raconter son histoire :

  • J’ai grandi dans une famille tourmentée avec un père autoritaire et une mère soumise. Ayant trouvé l’homme de ma vie, j’ai pu construire mon noyau familial idéal. Deux enfants sont nés de notre amour. Loïc et Nina. Lors d’un voyage en Turquie, notre car a percuté un camion venant en sens inverse. Ce grave accident a coûté la vie à mon compagnon et nos deux petits. Je m’en suis sortie avec un bras et quelques côtes cassés. La douleur de leur perte était si intense que j’ai failli me suicider. Mon patron d’alors m’a soutenue. Je travaillais dans une grande multinationale pharmaceutique. Sans lui, je n’aurais pas compris l’importance d’honorer chaque jour qui passe. Peu à peu, je me suis reconstruite en me lançant à corps perdu dans le travail et le sport. Cela anesthésiait quelque peu ma douleur, redonnait un sens à mon existence. En quelques années, j’ai rapidement progressé et l’on m’a confié la direction de l’entreprise. Aujourd’hui millionnaire, la montagne a gardé la moitié de mon corps en tribut, ainsi deux de mes amis. Que peut bien valoir l’argent, la fierté de tout ce que j’ai accompli, si je ne peux même pas en profiter ? Si le restant de mes jours se résume à des séances de rééducation entre des murs blancs ? Pardonnez ma colère et mon désespoir, je me sens tellement démunie. Merci de m’avoir écoutée.

Tout au long de son récit, un homme en fauteuil roulant est resté des plus attentifs. Son cœur de motard de 42 ans se laisse envoûté par la beauté sauvage de Leyla, par son visage fin et ses cheveux ondulés, noirs comme les plumes du corbeau. Touché par la grâce naturelle qui émane de cette femme fragile et forte à la fois, Aymrick sait que sa vie prend un tournant décisif. Il ne l’avait encore jamais rencontrée, même pas en salle de rééducation où il passait pourtant la majeure partie de son temps. Le cercle de parole clos, Aymrick se précipite à la suite de Leyla pour la rejoindre dans le hall d’entrée de l’hôpital. Quand elle s’aperçoit que l’homme au visage à la Ben Affleck et à la carrure athlétique qui la poursuit depuis la fin de la séance ne la lâchera pas, Leyla se décide enfin à lui faire face, le regard agacé : – Ok ! Que voulez-vous ?

  • Sans vouloir vous importuner, j’aimerais faire votre connaissance. A part le corps médical et quelques amis de la salle de rééducation, il n’y a pas grand monde à qui parler, ici. – Je ne suis pas votre psy et pour ma part, ça me va très bien de rester seule. Fichez-moi la paix !

Sous le regard médusé d’Aymrick, Leyla s’enfuit en poussant son fauteuil aussi vite que les couloirs le lui permettent pour rejoindre le parc, seul espace où elle trouve encore un peu d’intimité. Dans l’ombre fraîche d’un érable centenaire, elle laisse enfin son amertume et sa honte couler sur ses joues. Puis, lessivée de fatigue, Leyla prend le chemin de sa chambre. Un immense bouquet de roses rouges agrémenté de délicates fleurs blanches parfumait délicieusement l’espace. Découvrant un large sourire abîmé, le nonagénaire occupant le lit d’à-côté lui déclare calmement :

  • Un homme a déposé cela pour vous, Leyla. Il m’a dit que vous seriez probablement contrariée par ce cadeau et qu’il en serait désolé si c’est le cas. La voix flûtée et tremblotante de M. Meylan l’attendrit. Comment résister à ce gentil monsieur qui, lui aussi, a connu les dures épreuves de la vie ? Leyla décide alors de se confier à lui. De ce vieil homme à la maigreur inquiétante émane une sagesse qui l’attire et la réconforte. Elle lui parle de son passé de femme entrepreneur, trop dure avec ses collaborateurs, toujours très exigeante et insupportable pour certains. Toujours, elle a cru que sa charge lui demandait d’être imperturbable, forte, intransigeante. Pour ne jamais paraître faible, Leyla s’est constitué un personnage froid et distant que rien n’arrête. Ses compagnons de randonnée l’apprécient pour son endurance, son intelligence et son humour caustique. Rien ne lui a été épargné ces dix dernières années. Elle s’est fabriquée seule et elle en est fière. Sans ses jambes, comment reprendre sa vie en main ? Elle sent bien que l’heure n’est plus aux artifices, mais à l’authenticité. Trop longtemps fut oubliée la leçon de vie de son patron « Honore chaque instant de ton existence par la joie d’être au monde ». M. Meylan la questionne, la bouscule dans ses croyances limitantes, lui démontre qu’elle a des choix à faire et que choisir c’est être responsable, c’est abandonner le statut de victime. D’une voix ferme, il lui dit encore :
  • Préférez-vous une vie de souffrances que vous vous serez infligées toute seule à force de persister dans le désamour de soi ou une vie vécue dans l’amour et la joie, car vous aurez compris les vertus de l’humilité, de l’acceptation et de la compassion ? Accepter ne signifie pas se résigner, bien au contraire, mais comprendre là où résident vos forces, nobles et valeureuses, ainsi que votre équilibre. Allez retrouver cet homme amoureux de vous, ne gâchez pas une possible relation par autosabotage. Je vous apprécie beaucoup, vous ressemblez à la fille que j’aurais aimé avoir et si vous étiez elle, je vous dirais que vous êtes digne d’être aimée à nouveau, que vous êtes belle et que la force qui vous manque dans les jambes se trouve dans votre cœur ! C’est cela le courage et vous en avez. Servez-vous-en !

Ebranlée jusqu’au plus profond d’elle-même, Leyla, qui jusque-là était restée auprès du vieil homme, lui saisit sa main décharnée pour l’embrasser de reconnaissance. Après le repas du soir, de longues heures durant, elle réfléchit à sa situation, dans le coin le plus secret du parc. Dès le lendemain, elle organiserait la succession de la direction de l’entreprise et se constituerait présidente de l’Assemblée générale, ainsi, elle garderait un pouvoir de décision le temps qu’il faudra pour se détacher en douceur de cette partie de sa vie, si essentielle à ses yeux. Puis elle irait s’excuser auprès d’Aymrick, si injustement traité. Leyla espérait qu’il lui pardonnerait et qu’une amitié pourrait naître entre eux. Puisque la mort l’avait épargnée, reconnaissante pour toutes ces personnes qui lui sont venues en aide tout au long de sa difficile existence, elle renaîtrait de ses cendres pour s’épanouir comme une femme équilibrée, ajustée dans ses décisions, aimante du monde et de la vie. Leyla ne se laisserait plus duper par les illusions de l’ego ou du moins, resterait vigilante dans ce sens. Etrangement, elle se sent plus libre alors que ses jambes ne la portent plus. Epuisée mais enfin heureuse, elle rejoint sa chambre. Le lit de M. Meylan est vide. Une prière silencieuse de la femme qu’il a guidée lui rend un dernier hommage.

Lorraine Chatelain

Trop lourde, la culpabilité irrationnelle!

Citation Trop lourde, la culpabilité irrationnelle!

Publié par Lorraine Chatelain

Contrairement aux émotions naturelles que sont la joie, la tristesse, la colère et la peur qui sont innées, la culpabilité est une émotion apprise, complexe et liée à de nombreux facteurs : culturels, sociétaux, familiaux, religieux, etc. Si elle est utile comme garde-fou pour le « vivre ensemble », elle l’est beaucoup moins lorsqu’elle s’insinue en vous de manière inconsciente ou injustifiée. Dans tous les cas, c’est le sentiment de faute qui l’engendre.

Je n’évoquerai pas ici les bienfaits d’une culpabilité seine comme frein aux actes répréhensibles, malhonnêtes ou meurtriers, mais les bienfaits d’un travail sur soi pour se défaire d’un sentiment de culpabilité irrationnel et malsain. Je ne vous apprends rien quand je vous dis qu’il y a une grande différence entre les deux au niveau de la réalité de « la faute » et de ses conséquences. Pourtant, sur le plan émotionnel et inconscient, ce n’est pas si évident.

Voici un exemple, un peu cliché je vous l’accorde, mais sommes toute assez courant. Dans tous les cas, il est parlant et vous pouvez sans autre l’associer à d’autres situations similaires : votre mère (ou une autre personne proche de votre choix) vous téléphone tous les deux jours en vous reprochant à chaque fois de ne jamais l’appeler et de ne pas vous souciez d’elle. Elle tente de vous culpabiliser quant à son sentiment de solitude ou d’éloignement. Votre mère reporte sur vous ses propres difficultés, vous en rend responsable. L’êtes-vous pour autant ? Y croyez-vous ? Ressentez-vous à chaque fois ce pincement au cœur à l’idée de votre mère éplorée à l’autre bout du fil ? Il y a des chances que oui. C’est votre mère, après tout. Vous vous sentez redevable, vous avez des comptes à rendre, c’est certainement ce que vous croyez. Ne pas en faire assez pour elle vous rend coupable et vous méritez qu’elle s’en plaigne, non ? Alors vous vous répandez en excuses et tentez de faire amende honorable. Votre énergie baisse, votre moral s’amenuise, vous pouvez même ressentir un peu de colère ; que vous refoulez, car il ne faudrait surtout pas dynamiter la situation. Pourtant… là est bien la solution, en douceur, soit dit en passant. Les gens qui se sentent victimes sont très doués pour culpabiliser les autres, alors que ces derniers font de leur mieux et n’ont rien à se reprocher. Dans cet exemple, vous n’êtes pas responsable du sentiment de solitude de votre parent.

Admettons maintenant que vous mettiez les points sur les i avec votre mère en lui expliquant de manière bienveillante quelles sont vos limites… qu’elle n’accepte pas. Elle se renferme et vous reproche de plus belle votre ingratitude. Vous repartez tous les deux fâchés. Cela vous préoccupe, vous aimeriez une solution équitable. Vous donnez déjà votre maximum en termes de temps et d’énergie compte tenu de vos propres impératifs. Quelques jours passent et vous vous sentez toujours très mal dans cette situation conflictuelle. Il se peut que ce soit par empathie pour votre mère, dans ce cas, je vous invite à en prendre note, puis à libérer la tension, car vous n’y pouvez plus rien. Vous avez fait de votre mieux. Faites confiance à votre mère, c’est elle qui a la solution, ne vous laissez plus empoisonner. Il se peut également que vous croyez lui avoir fait du tort en lui parlant franchement et la peur de ne plus être aimé de votre mère vous inquiète. C’est cela, le sentiment de culpabilité irrationnel ! Vous vous faites un film, vous croyez avoir raison sans vérifier et quand bien même, croyez-vous vraiment que vous êtes responsable des sentiments de votre mère ? Que vous pouvez la contrôler ? Réfléchissez à l’importance que vous vous donnez. Oui, vous êtes important pour elle, vous êtes aimé d’elle, mais vous n’avez pas le super pouvoir de contrôler ses sentiments. C’est de sa responsabilité. Là est toute la question, qui est responsable de quoi ? Vous êtes responsable de vos sentiments, de vos émotions, de vos pensées, de vos actes et de vos paroles. C’est tout. Vous ne pouvez maîtriser la façon dont l’autre va réagir, cela lui appartient ; c’est sa responsabilité. Que la personne soit d’accord avec cela ou non ne change rien pour vous. Alors, cessons de ruminer et prenons notre responsabilité, la nôtre et pas celle du voisin.

Prendre sa responsabilité sous-tend l’idée de discerner ses propres émotions de celles des autres et d’agir là où vous avez un réel pouvoir de changer les choses. C’est-à-dire d’abord en vous-même, puis éventuellement sur l’extérieur si cela s’y prête.

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Un exercice de libération émotionnelle ?

Profitez maintenant de ce courant de réflexion pour vous souvenir d’une situation dans laquelle votre sentiment de culpabilité vis-à-vis d’une personne est particulièrement marquant. Respirez profondément quelques fois, puis imaginez que vous laissez l’autre prendre sa responsabilité et agir en conséquence. Faites de même pour vous. Lâchez la peur et concentrez-vous sur l’amour, le respect, l’enthousiasme de la libération d’un poids trop lourd.

Placez votre confiance dans les capacités de chacun à surmonter les jeux d’égo, de savoir qui a tort et qui a raison, et ressentez ce qui se passe en vous, dans votre corps. Lorsque vous vous sentirez en paix avec ce nouveau scénario, remerciez l’autre personne pour ce qu’elle vous a appris, pour ce qu’elle vous a permis d’expérimenter et acceptez qu’elle ait ses propres limites. Reprenez votre pouvoir de décision, ancrez-vous dans la joie et dans l’amour pour vous-même et pour les autres, acceptez votre sentiment d’impuissance par rapport au ressenti de la personne qui vous fait face.

Imaginez ensuite une manière respectueuse pour vous-même et pour elle de réparer votre erreur s’il y en a une et si cela est possible. Dans le cas contraire, demandez-vous pardon de ne pouvoir agir concrètement, vous faites simplement de votre mieux. Puis demandez pardon à l’autre en vous connectant à sa lumière intérieure. Sentez comme ce processus vous libère. Revenez aux sensations de votre corps, dans l’instant présent.

Le passé n’existe qu’en souvenirs, le présent existe sur tous les plans. Et c’est là que vous avez le pouvoir de transmuter vos douleurs émotionnelles, en les libérant, en les comprenant, en vous autorisant à vous sentir bien, même si l’autre ne l’est pas. D’aucun n’a envie ni besoin de porter le fardeau des autres lorsque l’on sait que cela reste du ressort de la personne elle-même. Notre influence ne sert qu’à accompagner, guider, soutenir, si on le souhaite. En aucun cas à se rendre responsable « à la place de ».

Lorsque vous vous serez libéré de votre culpabilité, vous aurez alors le pouvoir d’aider vraiment.

Ce qui favorise un sentiment de culpabilité malsaine, irrationnelle

  • Se soumettre à la manipulation émotionnelle, affective et psychologique, encore pire : y croire.
  • Trouvez des excuses en faveur du comportement déviant de l’autre en croyant le protéger (si je ne le protège pas, la situation empirera et je me sentirais coupable de sa déchéance. Vous croyez l’aider dans le déni, mais c’est contreproductif, car vous soutenez indirectement ce contre quoi vous vous opposez.).
  • Se croire responsable d’une situation qui n’est pas liée directement à notre champ d’action (mon frère a eu un accident de voiture, car il a répondu à mon appel en conduisant. Je ne suis pas coupable de l’avoir appelé, c’est lui qui ne devait pas se laisser distraire.).
  • S’autocritiquer sans cesse par manque d’estime de soi (si je n’étais pas aussi nul, cela ne serait pas arrivé ; etc. Restez rationnel, cultivez l’humour et la bienveillance, améliorer votre estime de vous.).
  • Justifier une agression que l’on a subit (si je ne m’étais pas habillée de la sorte, je ne me serais pas fait violée. Je suis donc coupable de ce qui m’arrive. Non, non et non ! Rien n’excuse une agression.)
  • Être victime du syndrome du survivant (lors d’évènements traumatisants, il n’est pas rare que des gens auraient préféré mourir à la place des autres. Par la thérapie, ils peuvent se reconstruire en trouvant du sens entre leur ressenti émotionnel, l’événement traumatisant et leur histoire développementale.).

Ce qui permet de se libérer de la culpabilité malsaine/ irrationnelle

  • Métaboliser son estime de soi.
  • Prendre ses responsabilités et laisser les autres prendre les leurs.
  • Soutenir et non subir.
  • Se baser sur des faits et non sur des suppositions.
  • Travailler l’acceptation et le pardon.
  • Revoir ce qui, dans notre passé, nous amène à croire que c’est notre faute.
  • Explorer nos croyances et mettre en lumière celles qui nous amènent à nous sentir fautif. A chacun de décider quoi en faire, en conscience.
  • Mettre davantage d’amour, de compassion, de bienveillance dans nos relations, dans nos actes et envers nous-même.

La liste n’est bien sûr pas exhaustive, libre à vous de la compléter. Les raisons du sentiment de culpabilité peuvent être très graves et/ ou trop lourdes à porter seul, il est donc parfois nécessaire de se faire accompagner sur ce chemin de libération.

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En espérant que cette courte réflexion pour un sujet aussi complexe puisse susciter en vous quelques questionnements et quelques découvertes, je vous salue dans l’énergie du cœur.

A bientôt et prenez soin de vous !

Je n’ose pas m’affirmer!!!

Citation Je n’ose pas m’affirmer!!!

Publié par Lorraine Chatelain

« Tu te rends compte à quel point les gens agissent pour faire plaisir à leur entourage et ne tiennent pas compte de leurs propres besoins ? », dixit une complice de promenade.

Oui, oui, oui, trois fois oui et cela m’a exaspéré plus d’une fois. Comme beaucoup, par le passé, je me suis laissée faire. Bien heureusement, mon puissant élan de vie m’a amené à travailler mes zones d’ombres et j’ai vécu une profonde prise de conscience grâce à un coaching holistique intensif. Depuis lors, j’ai décidé, et je m’y tiens, de rester maître de mes décisions. Chacune d’entres elles est prise en conscience. Finis la culpabilité et le ressentiment!

Mais de quoi parle-t-on exactement ? Par exemple, vous remettez en question toute l’organisation de votre mariage parce qu’une personne de votre famille ou de votre future belle-famille exige ceci ou cela. Autre exemple plus proche de notre réalité quotidienne : vous vous obligez à vous rendre à une verrée pour faire bonne figure auprès des collègues alors que vous auriez besoin de vous retrouver en famille ou de vous reposer. Et il y a des masses de raison pour tout un chacun de faire plaisir à l’autre sans y trouver le sien, uniquement pour la forme, pour éviter le conflit que l’on voit arriver gros comme une montagne (une projection négative d’un futur hypothétique) ou pire : « parce que ça s’est toujours fait comme ça ».

« Entrer en relation avec les autres, c’est déjà accepter d’entrer en relation avec soi, de s’affirmer et surtout de se positionner en exprimant ce que l’on ressent »
– Jacques Salomé (Oser travailler heureux – 1999)

Qui n’a jamais plié par peur du regard des autres ? Par peur de ne pas être aimé? Vous sentez-vous concerné par cette réalité qui nous touche tous ? Auriez-vous envie de vous retrouver maître à bord et de ne plus subir ?

Que se passe-t-il en nous? Tout un raisonnement, une machinerie infernale du mental, pour nous éviter la souffrance (imaginaire à ce stade) de la conséquence du NON… Nous nous faisons « avoir » parce que nous ne savons pas comment nous exprimer sans crainre de subir une réaction hostile. Le risque d’oser dire son besoin ou sa volonté est manifestement trop grand pour la beaucoup d’êtres humains.

Loin de moi l’idée de prôner l’égoïsme, le retrait social, les fausses excuses ou une attitude désagréable. C’est tout le contraire. Lorsque vous adoptez une attitude posée, dans une présence bienveillante envers vous-même et envers autrui, la communication devient fluide. Il n’y a pas à se justifier en long et en large, mais à être authentique, ferme et doux à la fois. Vous savez ce que vous voulez pour vous-même et jusqu’où vous êtes prêts à négocier si vous le souhaitez. C’est vous qui dirigez votre navire, pas le voisin, le collègue, la mère ou le chat!

Pourquoi ne pourrais-je pas continuer comme je l’ai toujours fait, à savoir dire « oui » alors que je pense « non » ? Vous le pouvez, vous répondrais-je. Ceci vous appartient. C’est votre choix. Mais cela vous rend-t-il heureux ? Cela vous apporte-t-il une saine liberté ? Vous sentez-vous joyeux dans vos décisions contradictoires ?

Tout ce que je prétends, et cela n’engage que moi bien sûr, libre à vous de ne pas être d’accord, c’est que la liberté, la paix, la joie, le bonheur, ne s’obtiennent que lorsque l’on devient son propre « patron », « chef », « maître » ou qu’importe le terme utilisé du moment que le « concept » de choix pour soi, en conscience et dans la bienveillance, est assimilé.

Il n’y a qu’un maître à bord, c’est soi-même ! Jusque-là tout le monde est d’accord, mais posez-vous la question, est-ce vraiment le cas ? Lorsque nous sommes prêts à rester aligné sur nos valeurs, nos besoins, nos rêves, que nous sommes déterminés à nous réaliser, à donner le meilleur, il y a un moment où nous nous retrouvons confronté à la réalité : une contrainte, une opposition, de la jalousie,  on vous met des bâtons dans les roues, on vous critique ou vous avez simplement à faire à quelqu’un qui a besoin d’un ajustement avec vous. Remettez-vous votre projet en question? Faites-vous passer toutes les volontés des autres avant les vôtres sans négocier ? Ce n’est, bien sûr, pas ce que vous voulez.

Mais comment communiquer ouvertement, en s’affirmant, sans tomber dans le piège de la confrontation stérile ? Pour toutes celles et ceux qui auront lu des ouvrages sur la communication non-violente ou suivi des ateliers et des formations dans le domaine, je ne vous apprends rien, mais un petit rappel est toujours bénéfique. Pour les autres, je ne vais m’exprimer ici que dans les grandes lignes, mais cela vous apportera, je l’espère, l’envie de progresser, d’aller plus loin et de découvrir vos talents relationnels.

Les 6 buts de la communication (positif/négatif)

  1. Informer/déformer (mensonges, ragots, etc.)
  2. Partager/ envahir (prendre toute la place, accaparer, exiger, etc.)
  3. Demander/ obtenir (manipulation, culpabiliser l’autre, demande implicite, etc.)
  4. Donner/ Retenir (garder en soi ce que l’on voudrait dire
  5. Se positionner/ se dissimuler (peur du regard des autres, de la critique, etc.)
  6. Cadrer/ dominer (prendre le pouvoir, pas de place pour l’autre, etc.)

Quelles attitudes adoptez-vous dans les situations rencontrées au quotidien ? Qu’est-ce qui les motive ? Je vous invite à une introspection bienveillante et sans jugement sur votre façon de fonctionner et de chercher à l’améliorer pour une meilleure expérience de vie avec les autres et avec vous-même.

Les 3 niveaux de communication

Niveau 1 :
C’est la communication de base. « Tu es/ j’accuse ». Lorsque l’on est dans cette façon de communiquer, c’est la porte grande ouverte au jugement (personne n’aime ça), à l’interprétation (qui s’avère presque toujours erronée, surtout lorsque l’on croit mieux savoir que l’autre ce qui est bon pour lui), à la comparaison (c’est très destructeur, surtout pour les enfants) et cela amène souvent à nier sa responsabilité dans la situation (je n’y suis pour rien, c’est l’autre).

La plupart des gens communique à ce niveau-là. Il est extrêmement facile d’y rester ou d’y replonger. Heureusement, lorsque nous sommes suffisamment conscients de l’impact des mots et des attitudes, il est toujours possible de réparer en expliquant ce qui s’est passé en nous. Cela demande de l’humilité et de lâcher un ego envahissant.

Ce niveau de langage est parfois nécessaire pour recadrer (tant que l’on reste dans les faits et bienveillant) ou en cas d’urgence, lorsqu’il y a un danger.

Niveau 2 :
C’est la communication consciente. « J’observe, je ressens, j’aimerais ». Il y a 3 étapes à respecter.

  1. J’observe et décrits des faits. Je ne juge pas.
  2. J’exprime mes émotions (très difficile pour certaine personne qui ont peur de la critique), mes sentiments, mes sensations, mon vécu (pas celui des autres).
  3. Je fais part de ma demande, de mon besoin.

Si l’autre n’entre pas en matière, il est nécessaire de l’écouter et de garder le cap en niveau 2 de communication. Les besoins et demandes peuvent évoluer au fil de la conversation et aboutir à une entente mutuelle dans laquelle chacun est gagnant. Appliquer cette position autant que possible, vous verrez que vos relations vont gagner en qualité.

Le niveau 3 est très subtil et est appliqué plutôt dans les domaines thérapeutiques et spirituels, il s’agit de la communication consciente avancée. C’est davantage du domaine de l’être que du faire.

3 points cependant :

  1. Lâcher le besoin d’avoir raison.
  2. Le niveau d’expression des émotions pures est à un niveau de conscience de soi élevé.
  3. La place de l’autre est prioritaire.

Il y a beaucoup à dire sur le sujet et je vous recommande le grand classique du genre et néanmoins merveilleux « Les mots sont des fenêtres (ou des murs) » de Marshall B. Rosenberg, ainsi que les « 4 Accords toltèques » de Don Miguel Ruiz dans un genre accessible, mais qui est d’une grande profondeur quand on expérimente honnêtement cela.

En conclusion, je vous invite à progresser dans la joie de la découverte et dans l’énergie du coeur.

Bien à vous, Lorraine Chatelain

Confiance en soi et savoir-faire vont de paire, ou pas !

Citation Confiance en soi et savoir-faire vont de paire, ou pas !

Publié par Lorraine Chatelain

Avez-vous remarqué qu’il est aisé de confondre le manque de confiance en soi avec le manque de savoir-faire, voir même, avec le manque de connaissances ? Et quand les enjeux de l’estime de soi et de l’attachement viennent y mettre leur grain de sel, notre mental s’emballe et nous emporte avec lui dans les méandres indigestes du doute sclérosant, de la procrastination et des croyances limitantes, par conséquent négatives ?

En bref, cela donne un état d’esprit confus qui, selon le vécu de notre passé développemental, nous mènera probablement à un état d’anxiété et de mal-être. Ce dernier pourrait être lié à la peur fondamentale de ne pas être aimé, apprécié, ou à un état d’agressivité, compensatoire de notre faiblesse momentanée.

Bonne nouvelle : la confiance en soi, selon moi, n’est pas directement liée à notre niveau de savoir-faire et peut s’améliorer en tout temps.

La confiance en soi peut s’améliorer tout au long de la vie, bien qu’elle soit directement sous l’influence du vécu lors de l’enfance. En effet, si l’enjeu de l’estime de soi est métabolisé (bien vécu), alors le niveau de confiance en soi sera bon et ajustable dans les situations plus difficiles. Dans le cas contraire, ce qui est, disons-le, la norme – Eh oui ! Nous ne sommes pas seuls à nous débattre avec notre petit juge imaginaire – nos croyances négatives sur nous-même alimenterons notre discours intérieur et réussiront à nous convaincre de leur bienfondé. Voici une petite liste qui résonnera peut-être en vous.

Dans quelle colonne vous situez-vous le plus souvent ?

Croyances positives                                                        

  • Je sais que j’y arriverai
  • Je connais ma valeur
  • Je peux être moi-même
  • Je fais de mon mieux et c’est assez
  • J’ai l’âge que j’ai et c’est parfait ainsi
  • Je peux être apprécié des autres
  • Etc.

Croyances négatives

  • Je n’y arriverai jamais
  • Je suis nul(le)
  • Je n’ai pas le droit d’être moi-même
  • Je dois en faire encore plus, sinon…
  •  Je suis trop vieux/ trop jeune pour …
  • Je ne suis ni aimé, ni apprécié par les autres.
  • Etc.

Comment en sommes-nous arrivés à apporter du crédit à nos croyances négatives ?

Parce que nous avons vécu une EXPERIENCE qui a généré en nous une pensée que l’on a pris pour une vérité et que celle-ci est devenue une CROYANCE. Malheureusement, le processus est cyclique, car les expériences que nous sommes amenés à vivre sont très souvent provoquées par les croyances que nous alimentons. Ce qui explique que nombre de personnes vivent et revivent inlassablement les mêmes situations conflictuelles, avec elle-même ou avec les autres.

Un facteur de risque influençant nos croyances est que nous sommes, pour la majorité, victimes d’une éducation (parentale, sociétale, scolaire) dans laquelle l’amour – qui devrait rester inconditionnel – et le soutien – qui, lui, devrait être conditionnel – ont été confondu. Voici un exemple de situation où la confusion est évidente : une petite fille refuse de s’habiller et hurle parce que sa maman insiste. Finalement, celle-ci lui crie : « Quelle capricieuse ! J’ai toujours détesté les gens qui n’en font qu’à leur tête. Habille-toi, sinon c’est punition ! » … L’enfant, à force de répétition, en viendra à croire ce que sa maman dit. C’est sa mère, non ? Elle a forcément raison ! Donc, la petite fille grandira avec cette croyance : « je dois obéir sinon on ne m’aime pas. Je dois plaire, sinon je suis en danger, je risque de me retrouver seule ». Bien entendu, tout cela est inconscient. Un parent qui ne confond pas l’amour inconditionnel et le soutien conditionnel aurait parler de la sorte : « Je veux que tu cesses ce comportement, car il y a d’autres manières de s’exprimer, je vais te montrer comment. » Le soutien est conditionnel et il y a l’amour inconditionnel derrière. Dans cette situation, l’enfant comprendra « je me suis trompée et je vais apprendre comment faire mieux. Et je sais que maman m’aime. ».

L’enjeu de l’estime de soi est lié à cette notion de soutien conditionnel. Si ce dernier n’est pas ajusté, car se situant trop dans la critique négative et pas assez dans la valorisation ou trop dans la valorisation non justifiée et pas assez dans la critique constructive, l’enfant vivra un déséquilibre dans la façon dont il se sent perçu par ses parents et les autres en général. Autant l’enjeu d’attachement (amour inconditionnel : on s’aime quoi qu’il arrive) est davantage en relation avec la mère, autant l’enjeu de l’estime de soi est en relation avec le père. Son regard fier, soutenant et bienveillant est donc primordial pour la confiance en soi. Le « père » peut être une figure masculine autre que son propre père, telle qu’un professeur, un grand frère, etc. Pour ma part, j’ai même envie d’étendre le principe à la mère dans les cas où le père est totalement absent.

Vous l’aurez compris, lorsque notre estime de nous-même est blessée, non métabolisée, il est très facile de s’auto-saboter. Alors, quand il est question de sortir de sa zone de confort, on se convainc rapidement de nos croyances négatives et c’est là qu’entre en jeu la confusion possible (davantage émotionnelle qu’intellectuelle) entre ses propres capacités en termes de savoir-faire et en termes de valeur personnelle.

« Le jour où j’ai réalisé intimement que ma confiance en moi n’était ni liée à mes compétences professionnelles, ni à mon savoir-faire en général, je me suis libérée d’un poids énorme. »

La confiance en soi ne dépend pas de ce que l’on sait faire ou pas, mais de quelques clés essentielles à mes yeux :

  • Une bonne estime de soi
  • Une bonne connaissance de soi en apprenant à comprendre la nature de mon comportement vis-à-vis de mon environnement.
  • S’occuper de mes blocages (émotionnels, croyances limitantes, etc.) activement.
  • Rester dans le moment présent, en contact avec le mouvement de la vie en soi.
  • Trouver une philosophie de vie qui m’aide à être heureux.
  • Faire confiance à mon instinct et à mon intuition.
  • Cultiver le lâcher-prise.

Vous constaterez qu’il s’agit davantage de savoir-être que de savoir-faire.

« Oui, mais… – me direz-vous – j’ai plus confiance en moi quand je sais comment accomplir un travail que lorsque je n’en ai aucune idée ! ». Ce à quoi je vous répondrais que vous pourriez transformer votre remarque ainsi : « Quand je sais comment accomplir un travail, j’ai confiance en mes connaissances, en mon savoir-faire. Si je n’en ai aucune idée, j’ai suffisamment confiance en moi pour trouver des solutions et apprendre comment faire. » Saisissez-vous la différence ?

« En réalité, la confiance en soi dépend du savoir-être. »

Voici quelques affirmations pour comprendre :

  • Je connais mes forces et mes faiblesses et en quoi je veux progresser ; cela me permet d’avoir confiance en moi.
  • J’ai confiance en moi, car, en ce moment précis, ni le passé, ni le futur n’existent hors de ma pensée ; c’est ce que je décide maintenant qui compte.
  • J’ai confiance en moi, car mes croyances limitantes n’ont pas d’emprise si je le décide ; je peux les transformer.
  • J’ai confiance en moi, car j’ajuste mes décisions et mes actes en adéquation avec ma pulsion de vie.
  • J’ai confiance en moi, car je me considère avec bienveillance et je cultive cette une attitude à l’égard des autres.
  • J’ai confiance en moi, car j’ai compris que la connaissance de soi permet de mieux comprendre les autres.
  • J’ai confiance en moi, car je n’attends plus que les autres m’aiment ou m’apprécient ; j’ose donc être dans mon authenticité.
  • J’ai confiance en moi, car je suis vivant(e) aujourd’hui. Cela signifie que j’ai survécu à toutes les épreuves.

En résumé, ce n’est pas parce que nous n’avons pas (encore) le savoir-faire et les connaissances requises pour assurer telle ou telle tâche que nous pouvons considérer que nous manquons de confiance en nous.

La confiance en soi vient de l’intérieur, du regard que l’on pose sur soi et sur son environnement ; il s’agit de « l’être » et non du « faire ».

Bien à vous, Lorraine Chatelain

Être heureux au travail, ça se travaille !

Point 1 : Décrire son cadre de travail.
Point 2 : Amenez le ressenti physique et émotionnel à la conscience pour désamorcer « la bombe ».
Point 3 : exprimer son ressenti sans s’abîmer, ni abîmer son environnement.

Il est évident que nous souhaitons tous ressentir la vibration de la joie et de la satisfaction au poste de travail que nous occupons actuellement. Pour certains, ceci est déjà une réalité quotidienne, pour d’autres, cela revêt du rêve hypothétique et désiré.

Il y a bien sûr un certain nombre de facteurs qui influencent notre perception du bonheur au travail et qui diffèrent d’une personne à l’autre ; tel que le sens que l’on donne à ce que l’on fait, le respect de nos valeurs profondes, l’entente entre collègues, un salaire juste, etc. Ce dont je souhaite vous entretenir aujourd’hui est davantage au sujet de notre perception interne de notre environnement professionnel et de comment nous pourrions être mieux au lieu de nous lamenter sur notre sort « si peu envieux ».

Point 1 : Décrire son cadre de travail.

Amusez-vous à faire le portrait de votre lieu de travail, de l’atmosphère qui y règne, des relations entre vous et vos supérieurs, entre vous et vos subordonnés, entre vous et vos collègues et surtout, entre vous et vous. Ecrivez tout cela sur une feuille de papier, représentez-vous votre environnement externe et interne en toute subjectivité. Oui, vous avez bien compris, en toute subjectivité. Votre subjectivité, c’est votre interprétation du moment liée à votre ressenti. Ce n’est pas LA vérité, mais c’est votre vérité. Comme je l’ai laissé entendre plus haut, les facteurs qui nous influencent diffèrent d’une personne à l’autre et le ressenti est propre à chacun. Faites ceci sans vous culpabiliser, éclatez-vous !

Point 2 : Amenez le ressenti physique et émotionnel à la conscience pour désamorcer « la bombe ».

Prenez point par point ce que vous avez écrit et pour chaque aspect, connectez-vous à votre ressenti physique dans un premier temps, puis au sentiment qui s’y lie. Y a-t-il une partie du corps qui se manifeste par une sensation quelconque (un chatouillement, une douleur, une pression, de la chaleur ou du froid, etc.) ? Prenez simplement note, amenez cela à votre conscience. Concentrez-vous sur cette ou ces zones de votre corps, puis cherchez l’émotion qui s’y rattache. Nos émotions se manifestent toujours à travers notre corps physique, vous le savez puisque lorsque vous êtes triste, votre gorge vous fait mal, des larmes peuvent couler ou lorsque vous êtes dans la joie, votre énergie est très élevée, vous êtes plein de force, par exemple. Ce que l’on oublie souvent est que les émotions non digérées, non exprimées, refoulées, donc, se logent dans notre corps comme autant de cristaux qui ne s’avèrent pas forcément douloureux dans un premier temps, d’où le fait que l’on ne s’en occupe pas immédiatement, voir jamais. Et au moment où la douleur ou la maladie se manifeste, on ne fait pas le lien avec notre mémoire émotionnelle qui y est liée. En réaction à une émotion refoulée, nos muscles se crispent, se tendent, engendrant des dysfonctionnements articulaires. Nos organes peuvent en subir à long terme les conséquences, nos centres énergétiques (chakras) sont pollués et notre système immunitaire en prend un coup. Voilà pourquoi il est essentiel, pour notre mieux-être, de s’occuper de notre ressenti et de l’exprimer. Quand je parle d’émotions, il s’agit bien des émotions innées que sont la joie, la peur, la tristesse et la colère. Les autres sont des émotions apprises par le biais de l’éducation et de notre environnement de croissance. Je vous invite vraiment à aller reconnecter ces émotions innées cachées derrière les émotions apprises.

Point 3 : exprimer son ressenti sans s’abîmer, ni abîmer son environnement.

Lorsque vous aurez une meilleure compréhension des émotions qui vous animent pour tous les points que vous avez relevé et de ce que cela provoque en vous, je vous invite à prendre la décision de vous en occuper pour vous autoriser à vous sentir mieux. Ne restez jamais passif face à une situation qui nuit à votre mieux-être, y compris quand cela vient de vous. Comment ? Prenez la décision d’aller mieux ! Vous avez droit au bonheur, comme tout le monde. Cherchez un moyen de changer les choses pour pouvoir accomplir vos tâches dans les meilleures conditions possibles. Dans le cas contraire, deux solutions s’offrent à vous : la passivité (je le dis sans jugement, la peur en est très souvent la cause. Il s’agit dans presque tous les cas de peur psychologique, souvent liée à l’appréhension du futur relationnel et environnemental, mais je ne vais pas développer cela dans cet article) ou un nouveau départ (qui se prépare, cela ne se fait pas sur un coup de tête), en changeant de poste en interne ou en résiliant le contrat de travail. Oui, c’est dur. Qui a dit que c’était facile ? Quoi qu’il en soit, faites ce qui est juste pour vous, en conscience. Assumez pleinement votre choix en décidant d’en être heureux parce que vous savez que c’est ce qu’il vous faut pour le moment.

Que peut-on changer en nous avant de trouver une solution à l’extérieur ?

  • Modifier notre façon de communiquer (v. mon article sur les niveaux de communication du mois de septembre).
  • Faire preuve de plus d’empathie, de générosité (aussi envers soi-même), accepter ses points faibles en décidant de s’améliorer, être plus patient avec les autres.
  • Amener de la compréhension dans les différentes situations au lieu de rester dans la critique et le jugement.
  • Osez vous exprimer sincèrement et avec bienveillance.
  • Définissez vos limites, osez dire STOP (v. mon article « Comment le 97% des gens se fait avoir »).
  • Soyez honnête avec vous-même, et très important : lâchez vos attentes. Plus vous aurez des attentes (je ne parle pas d’objectifs, mais d’attentes non exprimées), plus vous mettrez du potentiel excessif dans votre vie. C’est-à-dire que vous parasiterez énergétiquement le potentiel de ce qui pourrait vous arriver de mieux, vous ne vous sentirez pas équilibré, mais anxieux. Les gens vous décevront malgré eux.

Il y a bien des choses à faire encore, en soi et autour de soi, pour ressentir joie et bien-être sur son lieu de travail, je n’ai cité que quelques pistes possibles. A vous de trouver la vôtre. La décision vous appartient, toute entière.

« Et toi alors ? Tu appliques ce que tu dis ? » Allez-vous me dire. Eh bien oui, je fais de mon mieux pour ça, aujourd’hui, après un travail personnel très intense. Je suis passée par des épisodes de passivité dans ma vie professionnelle, à faire le point dans ma poche, parce que j’avais peur. Peur de mes propres émotions, peur de la réaction des autres, peur de l’humiliation, etc. Passive, parce que mon travail trahissait mes valeurs profondes, mais la responsabilité d’un foyer prenait le dessus. Je me suis fait mal, un temps. Puis j’ai décidé de faire preuve de courage, de ne plus rester passive, même en toute conscience et je suis partie. Une autre fois, j’ai dû changer de poste en interne et cela ne m’a pas convenu. Il a fallu du temps pour que les uns et les autres osions l’analyse, et par le dialogue, en mettant carte sur table, on a fini par tous se comprendre et décider de ce qu’il y avait de mieux à faire. Il est même arrivé que j’initie des changements pour améliorer mon environnement de travail, ce qui a impacté les autres pour leur plus grande satisfaction. Donc, oui, prendre des décisions pour se respecter et se faire respecter n’est pas chose facile lorsque l’on doit faire face à ses émotions apprises et ses croyances limitantes ou encore à son manque de confiance en soi. Ce n’est qu’en osant et en restant dans la bienveillance que l’on avance.

Aujourd’hui, j’exerce un métier que j’adore, qui me satisfait parce qu’il est en adéquation avec mes valeurs et qu’il a du sens. Cependant, être entrepreneur dans le domaine de la relation d’aide et du développement personnel est nouveau pour moi, je dois continuellement apprendre de nouvelles choses et faire face à mes peurs. La confiance en soi se travaille et ce que je remarque est que plus on ose et moins on met d’attentes, plus on gagne en expérience et donc, en confiance !

J’espère que ces quelques mots en aideront certain et en inspireront d’autres. Si vous ressentez le besoin d’être accompagné sur la problématique du bonheur au travail, si vous souhaitez démêler les enchevêtrements de votre vie, y voir plus clair et vous apaiser, si vous cherchez des clés de compréhension, je me tiens à votre disposition, en toute humilité.

Prenez bien soin de vous, je vous aime.

Lorraine Chatelain