Je n’ose pas m’affirmer!!!

Citation Je n’ose pas m’affirmer!!!

Publié par Lorraine Chatelain

« Tu te rends compte à quel point les gens agissent pour faire plaisir à leur entourage et ne tiennent pas compte de leurs propres besoins ? », dixit une complice de promenade.

Oui, oui, oui, trois fois oui et cela m’a exaspéré plus d’une fois. Comme beaucoup, par le passé, je me suis laissée faire. Bien heureusement, mon puissant élan de vie m’a amené à travailler mes zones d’ombres et j’ai vécu une profonde prise de conscience grâce à un coaching holistique intensif. Depuis lors, j’ai décidé, et je m’y tiens, de rester maître de mes décisions. Chacune d’entres elles est prise en conscience. Finis la culpabilité et le ressentiment!

Mais de quoi parle-t-on exactement ? Par exemple, vous remettez en question toute l’organisation de votre mariage parce qu’une personne de votre famille ou de votre future belle-famille exige ceci ou cela. Autre exemple plus proche de notre réalité quotidienne : vous vous obligez à vous rendre à une verrée pour faire bonne figure auprès des collègues alors que vous auriez besoin de vous retrouver en famille ou de vous reposer. Et il y a des masses de raison pour tout un chacun de faire plaisir à l’autre sans y trouver le sien, uniquement pour la forme, pour éviter le conflit que l’on voit arriver gros comme une montagne (une projection négative d’un futur hypothétique) ou pire : « parce que ça s’est toujours fait comme ça ».

« Entrer en relation avec les autres, c’est déjà accepter d’entrer en relation avec soi, de s’affirmer et surtout de se positionner en exprimant ce que l’on ressent »
– Jacques Salomé (Oser travailler heureux – 1999)

Qui n’a jamais plié par peur du regard des autres ? Par peur de ne pas être aimé? Vous sentez-vous concerné par cette réalité qui nous touche tous ? Auriez-vous envie de vous retrouver maître à bord et de ne plus subir ?

Que se passe-t-il en nous? Tout un raisonnement, une machinerie infernale du mental, pour nous éviter la souffrance (imaginaire à ce stade) de la conséquence du NON… Nous nous faisons « avoir » parce que nous ne savons pas comment nous exprimer sans crainre de subir une réaction hostile. Le risque d’oser dire son besoin ou sa volonté est manifestement trop grand pour la beaucoup d’êtres humains.

Loin de moi l’idée de prôner l’égoïsme, le retrait social, les fausses excuses ou une attitude désagréable. C’est tout le contraire. Lorsque vous adoptez une attitude posée, dans une présence bienveillante envers vous-même et envers autrui, la communication devient fluide. Il n’y a pas à se justifier en long et en large, mais à être authentique, ferme et doux à la fois. Vous savez ce que vous voulez pour vous-même et jusqu’où vous êtes prêts à négocier si vous le souhaitez. C’est vous qui dirigez votre navire, pas le voisin, le collègue, la mère ou le chat!

Pourquoi ne pourrais-je pas continuer comme je l’ai toujours fait, à savoir dire « oui » alors que je pense « non » ? Vous le pouvez, vous répondrais-je. Ceci vous appartient. C’est votre choix. Mais cela vous rend-t-il heureux ? Cela vous apporte-t-il une saine liberté ? Vous sentez-vous joyeux dans vos décisions contradictoires ?

Tout ce que je prétends, et cela n’engage que moi bien sûr, libre à vous de ne pas être d’accord, c’est que la liberté, la paix, la joie, le bonheur, ne s’obtiennent que lorsque l’on devient son propre « patron », « chef », « maître » ou qu’importe le terme utilisé du moment que le « concept » de choix pour soi, en conscience et dans la bienveillance, est assimilé.

Il n’y a qu’un maître à bord, c’est soi-même ! Jusque-là tout le monde est d’accord, mais posez-vous la question, est-ce vraiment le cas ? Lorsque nous sommes prêts à rester aligné sur nos valeurs, nos besoins, nos rêves, que nous sommes déterminés à nous réaliser, à donner le meilleur, il y a un moment où nous nous retrouvons confronté à la réalité : une contrainte, une opposition, de la jalousie,  on vous met des bâtons dans les roues, on vous critique ou vous avez simplement à faire à quelqu’un qui a besoin d’un ajustement avec vous. Remettez-vous votre projet en question? Faites-vous passer toutes les volontés des autres avant les vôtres sans négocier ? Ce n’est, bien sûr, pas ce que vous voulez.

Mais comment communiquer ouvertement, en s’affirmant, sans tomber dans le piège de la confrontation stérile ? Pour toutes celles et ceux qui auront lu des ouvrages sur la communication non-violente ou suivi des ateliers et des formations dans le domaine, je ne vous apprends rien, mais un petit rappel est toujours bénéfique. Pour les autres, je ne vais m’exprimer ici que dans les grandes lignes, mais cela vous apportera, je l’espère, l’envie de progresser, d’aller plus loin et de découvrir vos talents relationnels.

Les 6 buts de la communication (positif/négatif)

  1. Informer/déformer (mensonges, ragots, etc.)
  2. Partager/ envahir (prendre toute la place, accaparer, exiger, etc.)
  3. Demander/ obtenir (manipulation, culpabiliser l’autre, demande implicite, etc.)
  4. Donner/ Retenir (garder en soi ce que l’on voudrait dire
  5. Se positionner/ se dissimuler (peur du regard des autres, de la critique, etc.)
  6. Cadrer/ dominer (prendre le pouvoir, pas de place pour l’autre, etc.)

Quelles attitudes adoptez-vous dans les situations rencontrées au quotidien ? Qu’est-ce qui les motive ? Je vous invite à une introspection bienveillante et sans jugement sur votre façon de fonctionner et de chercher à l’améliorer pour une meilleure expérience de vie avec les autres et avec vous-même.

Les 3 niveaux de communication

Niveau 1 :
C’est la communication de base. « Tu es/ j’accuse ». Lorsque l’on est dans cette façon de communiquer, c’est la porte grande ouverte au jugement (personne n’aime ça), à l’interprétation (qui s’avère presque toujours erronée, surtout lorsque l’on croit mieux savoir que l’autre ce qui est bon pour lui), à la comparaison (c’est très destructeur, surtout pour les enfants) et cela amène souvent à nier sa responsabilité dans la situation (je n’y suis pour rien, c’est l’autre).

La plupart des gens communique à ce niveau-là. Il est extrêmement facile d’y rester ou d’y replonger. Heureusement, lorsque nous sommes suffisamment conscients de l’impact des mots et des attitudes, il est toujours possible de réparer en expliquant ce qui s’est passé en nous. Cela demande de l’humilité et de lâcher un ego envahissant.

Ce niveau de langage est parfois nécessaire pour recadrer (tant que l’on reste dans les faits et bienveillant) ou en cas d’urgence, lorsqu’il y a un danger.

Niveau 2 :
C’est la communication consciente. « J’observe, je ressens, j’aimerais ». Il y a 3 étapes à respecter.

  1. J’observe et décrits des faits. Je ne juge pas.
  2. J’exprime mes émotions (très difficile pour certaine personne qui ont peur de la critique), mes sentiments, mes sensations, mon vécu (pas celui des autres).
  3. Je fais part de ma demande, de mon besoin.

Si l’autre n’entre pas en matière, il est nécessaire de l’écouter et de garder le cap en niveau 2 de communication. Les besoins et demandes peuvent évoluer au fil de la conversation et aboutir à une entente mutuelle dans laquelle chacun est gagnant. Appliquer cette position autant que possible, vous verrez que vos relations vont gagner en qualité.

Le niveau 3 est très subtil et est appliqué plutôt dans les domaines thérapeutiques et spirituels, il s’agit de la communication consciente avancée. C’est davantage du domaine de l’être que du faire.

3 points cependant :

  1. Lâcher le besoin d’avoir raison.
  2. Le niveau d’expression des émotions pures est à un niveau de conscience de soi élevé.
  3. La place de l’autre est prioritaire.

Il y a beaucoup à dire sur le sujet et je vous recommande le grand classique du genre et néanmoins merveilleux « Les mots sont des fenêtres (ou des murs) » de Marshall B. Rosenberg, ainsi que les « 4 Accords toltèques » de Don Miguel Ruiz dans un genre accessible, mais qui est d’une grande profondeur quand on expérimente honnêtement cela.

En conclusion, je vous invite à progresser dans la joie de la découverte et dans l’énergie du coeur.

Bien à vous, Lorraine Chatelain

Confiance en soi et savoir-faire vont de paire, ou pas !

Citation Confiance en soi et savoir-faire vont de paire, ou pas !

Publié par Lorraine Chatelain

Avez-vous remarqué qu’il est aisé de confondre le manque de confiance en soi avec le manque de savoir-faire, voir même, avec le manque de connaissances ? Et quand les enjeux de l’estime de soi et de l’attachement viennent y mettre leur grain de sel, notre mental s’emballe et nous emporte avec lui dans les méandres indigestes du doute sclérosant, de la procrastination et des croyances limitantes, par conséquent négatives ?

En bref, cela donne un état d’esprit confus qui, selon le vécu de notre passé développemental, nous mènera probablement à un état d’anxiété et de mal-être. Ce dernier pourrait être lié à la peur fondamentale de ne pas être aimé, apprécié, ou à un état d’agressivité, compensatoire de notre faiblesse momentanée.

Bonne nouvelle : la confiance en soi, selon moi, n’est pas directement liée à notre niveau de savoir-faire et peut s’améliorer en tout temps.

La confiance en soi peut s’améliorer tout au long de la vie, bien qu’elle soit directement sous l’influence du vécu lors de l’enfance. En effet, si l’enjeu de l’estime de soi est métabolisé (bien vécu), alors le niveau de confiance en soi sera bon et ajustable dans les situations plus difficiles. Dans le cas contraire, ce qui est, disons-le, la norme – Eh oui ! Nous ne sommes pas seuls à nous débattre avec notre petit juge imaginaire – nos croyances négatives sur nous-même alimenterons notre discours intérieur et réussiront à nous convaincre de leur bienfondé. Voici une petite liste qui résonnera peut-être en vous.

Dans quelle colonne vous situez-vous le plus souvent ?

Croyances positives                                                        

  • Je sais que j’y arriverai
  • Je connais ma valeur
  • Je peux être moi-même
  • Je fais de mon mieux et c’est assez
  • J’ai l’âge que j’ai et c’est parfait ainsi
  • Je peux être apprécié des autres
  • Etc.

Croyances négatives

  • Je n’y arriverai jamais
  • Je suis nul(le)
  • Je n’ai pas le droit d’être moi-même
  • Je dois en faire encore plus, sinon…
  •  Je suis trop vieux/ trop jeune pour …
  • Je ne suis ni aimé, ni apprécié par les autres.
  • Etc.

Comment en sommes-nous arrivés à apporter du crédit à nos croyances négatives ?

Parce que nous avons vécu une EXPERIENCE qui a généré en nous une pensée que l’on a pris pour une vérité et que celle-ci est devenue une CROYANCE. Malheureusement, le processus est cyclique, car les expériences que nous sommes amenés à vivre sont très souvent provoquées par les croyances que nous alimentons. Ce qui explique que nombre de personnes vivent et revivent inlassablement les mêmes situations conflictuelles, avec elle-même ou avec les autres.

Un facteur de risque influençant nos croyances est que nous sommes, pour la majorité, victimes d’une éducation (parentale, sociétale, scolaire) dans laquelle l’amour – qui devrait rester inconditionnel – et le soutien – qui, lui, devrait être conditionnel – ont été confondu. Voici un exemple de situation où la confusion est évidente : une petite fille refuse de s’habiller et hurle parce que sa maman insiste. Finalement, celle-ci lui crie : « Quelle capricieuse ! J’ai toujours détesté les gens qui n’en font qu’à leur tête. Habille-toi, sinon c’est punition ! » … L’enfant, à force de répétition, en viendra à croire ce que sa maman dit. C’est sa mère, non ? Elle a forcément raison ! Donc, la petite fille grandira avec cette croyance : « je dois obéir sinon on ne m’aime pas. Je dois plaire, sinon je suis en danger, je risque de me retrouver seule ». Bien entendu, tout cela est inconscient. Un parent qui ne confond pas l’amour inconditionnel et le soutien conditionnel aurait parler de la sorte : « Je veux que tu cesses ce comportement, car il y a d’autres manières de s’exprimer, je vais te montrer comment. » Le soutien est conditionnel et il y a l’amour inconditionnel derrière. Dans cette situation, l’enfant comprendra « je me suis trompée et je vais apprendre comment faire mieux. Et je sais que maman m’aime. ».

L’enjeu de l’estime de soi est lié à cette notion de soutien conditionnel. Si ce dernier n’est pas ajusté, car se situant trop dans la critique négative et pas assez dans la valorisation ou trop dans la valorisation non justifiée et pas assez dans la critique constructive, l’enfant vivra un déséquilibre dans la façon dont il se sent perçu par ses parents et les autres en général. Autant l’enjeu d’attachement (amour inconditionnel : on s’aime quoi qu’il arrive) est davantage en relation avec la mère, autant l’enjeu de l’estime de soi est en relation avec le père. Son regard fier, soutenant et bienveillant est donc primordial pour la confiance en soi. Le « père » peut être une figure masculine autre que son propre père, telle qu’un professeur, un grand frère, etc. Pour ma part, j’ai même envie d’étendre le principe à la mère dans les cas où le père est totalement absent.

Vous l’aurez compris, lorsque notre estime de nous-même est blessée, non métabolisée, il est très facile de s’auto-saboter. Alors, quand il est question de sortir de sa zone de confort, on se convainc rapidement de nos croyances négatives et c’est là qu’entre en jeu la confusion possible (davantage émotionnelle qu’intellectuelle) entre ses propres capacités en termes de savoir-faire et en termes de valeur personnelle.

« Le jour où j’ai réalisé intimement que ma confiance en moi n’était ni liée à mes compétences professionnelles, ni à mon savoir-faire en général, je me suis libérée d’un poids énorme. »

La confiance en soi ne dépend pas de ce que l’on sait faire ou pas, mais de quelques clés essentielles à mes yeux :

  • Une bonne estime de soi
  • Une bonne connaissance de soi en apprenant à comprendre la nature de mon comportement vis-à-vis de mon environnement.
  • S’occuper de mes blocages (émotionnels, croyances limitantes, etc.) activement.
  • Rester dans le moment présent, en contact avec le mouvement de la vie en soi.
  • Trouver une philosophie de vie qui m’aide à être heureux.
  • Faire confiance à mon instinct et à mon intuition.
  • Cultiver le lâcher-prise.

Vous constaterez qu’il s’agit davantage de savoir-être que de savoir-faire.

« Oui, mais… – me direz-vous – j’ai plus confiance en moi quand je sais comment accomplir un travail que lorsque je n’en ai aucune idée ! ». Ce à quoi je vous répondrais que vous pourriez transformer votre remarque ainsi : « Quand je sais comment accomplir un travail, j’ai confiance en mes connaissances, en mon savoir-faire. Si je n’en ai aucune idée, j’ai suffisamment confiance en moi pour trouver des solutions et apprendre comment faire. » Saisissez-vous la différence ?

« En réalité, la confiance en soi dépend du savoir-être. »

Voici quelques affirmations pour comprendre :

  • Je connais mes forces et mes faiblesses et en quoi je veux progresser ; cela me permet d’avoir confiance en moi.
  • J’ai confiance en moi, car, en ce moment précis, ni le passé, ni le futur n’existent hors de ma pensée ; c’est ce que je décide maintenant qui compte.
  • J’ai confiance en moi, car mes croyances limitantes n’ont pas d’emprise si je le décide ; je peux les transformer.
  • J’ai confiance en moi, car j’ajuste mes décisions et mes actes en adéquation avec ma pulsion de vie.
  • J’ai confiance en moi, car je me considère avec bienveillance et je cultive cette une attitude à l’égard des autres.
  • J’ai confiance en moi, car j’ai compris que la connaissance de soi permet de mieux comprendre les autres.
  • J’ai confiance en moi, car je n’attends plus que les autres m’aiment ou m’apprécient ; j’ose donc être dans mon authenticité.
  • J’ai confiance en moi, car je suis vivant(e) aujourd’hui. Cela signifie que j’ai survécu à toutes les épreuves.

En résumé, ce n’est pas parce que nous n’avons pas (encore) le savoir-faire et les connaissances requises pour assurer telle ou telle tâche que nous pouvons considérer que nous manquons de confiance en nous.

La confiance en soi vient de l’intérieur, du regard que l’on pose sur soi et sur son environnement ; il s’agit de « l’être » et non du « faire ».

Bien à vous, Lorraine Chatelain